Pour répondre au développement démesuré des faubourgs de la ville médiévale, Le duc Charles III décide en 1590 d'ouvrir les remparts coté sud, pour un projet d'agrandissement majeur de Nancy. La réalisation de cette Ville-Neuve, aux rues obéissant à un tracé orthogonal, typique de la Renaissance et répondant aux nouvelles exigences de sécurité et de salubrité, confiée à plusieurs ingénieurs italiens, dont le napolitain Jean-Baptiste Stabili, prendra 30 ans.
La cité quadruple en superficie et devient un modèle dans l’Europe de l’époque. Dès l’origine, elle constitue un centre commerçant très actif autour de la place de l’hôtel de ville (à l'emplacement de l'actuel marché central).
Contrairement à beaucoup de villes françaises, Nancy ne s'est pas développée circulairement autour d'un hyper-centre. Mais c'est à partir de sa ville médiévale (la Ville-Vieille), qu'est venue grandir une nouvelle agglomération (la Ville-Neuve).
Ces deux parties de Nancy, longtemps séparées par une vaste esplanade, fonctionnèrent avec une certaine autonomie, jusqu'au règne du duc Stanislas Leczinski.
En créant l'ensemble architectural composé de la place Stanislas, de la place d'Alliance et de la place de la Carrière, Stanislas réussit alors à réunifier les deux "villes" de Nancy (la Ville Lumière).
Charles III de Lorraine
Charles III, (Nancy, 18 février 1543 - Nancy, 14 mai 1608), en quarante-neuf années de règne, de 1559 à 1608, fut un acteur politique important. Malgré les cinq années de guerres de religions, le règne de Charles III fut une époque de prospérité et d'essor. IL fit de Nancy une ville moderne aux heures fastueuses de la Renaissance. Son œuvre d’urbaniste à Nancy est considérable.
L'urbanisme sera fidèle à l'esprit humaniste de la Renaissance avec de larges axes perpendiculaires :
- deux axes majeurs Nord-Sud / Est-Ouest ouvriront sur trois portes extérieures et une porte intérieure de communication avec la ville médiévale,
- une vaste place au centre de la ville permettra l'édification d'un vaste hôtel de ville,
- une vaste esplanade entre les villes est réservée aux mouvements militaires, tandis qu'un emplacement vers l'Est permettra d'accueillir l'église primatiale, titre obtenu dès 1602, mais qui ne sera édifiée qu'un siècle plus tard et deviendra cathédrale de Nancy au XVIIIe siècle.
Il reste peu de témoins de l'époque Charles III, hormis dans le quartier de la primatiale et quelques immeubles et Hôtels particuliers dans d'autres rues.
L'évolution urbanistique, les courants artistiques (Art nouveau, Art déco et contemporains) ont profondément modifié le patrimoine architectural de la Ville-neuve
le Quartier de la Primatiale
plan du quartier | parvis de la Cathédrale au XIXème siècle |
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rue Mably n°9 : Hôtel du Grand Doyen de la Primatiale, 1619 | rue Mably n°9 : Hôtel du Grand Doyen de la Primatiale, buste du duc Henri II |
rue Mably n°9 : Hôtel du Grand Doyen de la Primatiale, cour intérieure | rue Mably n°9 : Hôtel du Grand Doyen de la Primatiale, coté jardin |
rue Mably n°9 : Hôtel du Grand Doyen de la Primatiale, escalier à double volée | Hôtel du Grand Doyen de la Primatiale,1619 - coté jardin |
rue Mably n°7, devenu la Maison d'Hôte de Myon | rue Mably n°1, Hôtel du Grand Chantre |
rue Mably n°1, Hôtel du Grand Chantre, fronton à deux lions | rue des Chanoines n°1 |
rue des Chanoines n°3 | rue des Chanoines n°3, façade arrière |
rue des Chanoines n°5 | rue des Chanoines n°7 |
rue Montesquieu n°8 | rue Montesquieu n°11 |
rue du Manège n°12, maison habitée par Charles De Foucauld aôut 1871 octobre 1876 | rue du Manège n°12, maison habitée par Charles De Foucauld aôut 1871 octobre 1876 |
rue du Manège n°12, maison habitée par Charles De Foucauld aôut 1871 octobre 1876 | intersection rues Mably et Tiercelins, église Sainte-Elisabeth |
La création du diocèse de Nancy fut le résultat d'un long processus étroitement lié à l'histoire du duché de Lorraine, de ses relations avec les Trois Evêchés de Toul, Metz et Verdun, ainsi que ses puissants voisins, la France et l'Empire.
A la création de la Ville-Neuve, le duc Charles III ambitionnait la création d'un évêché lorrain dont le siège serait à Nancy. Sa demande exprimée en 1597, bien accueillie par le pape fut refusée par le roi Henry IV. En compensation, le duc obtint la création d'un chapitre primatial à Nancy, distinction purement honorifique.
Il fallut un siècle et demi pour construire la Primatiale, qui devint enfin Cathédrale après la mort de Stanislas, et donc du rattachement du duché de Lorraine et de Bar à la France le 23 février 1766.
L'église primatiale abritait une quarantaine de personnes (dignitaires, chanoines, vicaires et personnel), entraînant la formation du nouveau quartier de la Primatiale, constitué des maisons canoniales.
deux Axes : rues St- Dizier et St- Jean
L'urbanisme sera fidèle à l'esprit humaniste de la Renaissance avec de larges axes perpendiculaires et deux axes majeurs :
- Nord-Sud, la rue St-Dizier, délimitée par son accès extérieur (porte St-Nicolas), et une porte intérieure de communication avec la ville médiévale.
- Est-Ouest, la rue St-Jean, délimitée par ses accès ouest (porte St-Jean) et Est (porte St-Georges).
Hormis les deux portes St-Nicolas et St-Georges, et quelques façades historiques, il reste peu de vestiges de l'époque de Charles III. Les patrimoine immobilier de ces deux axes majeurs de Nancy, a profondément évolué à travers les époques qui suivirent (Renaissance, Art nouveau, Art déco, ...).
Quartier St- Nicolas
rue St-Nicolas n°9, l'un des intérieurs du XVIIème siècle les mieux conservés de Nancy | rue St-Nicolas n°27 |
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rue St-Nicolas n°30 | rue St-Nicolas n°32 |
rue St-Nicolas n°67, anciens bains douches municipaux | rue des Sœurs Macarons n°1 |
rue des Sœurs Macarons n°7 | rue des Sœurs Macarons n°7 |
rue des Sœurs Macarons n°10, immeuble où se réfugièrent les sœurs macarons | rue des Sœurs Macarons n°11 |
rue des Sœurs Macarons n°48 |
rue Saint-Nicolas
C'est la seule rue conservée de l'ancien faubourg Saint-Nicolas, situé extra-muros, avant la construction de la ville-neuve de Nancy avec son plan en damier. C'est donc la seule rue sinueuse qui respectait pas l'orthogonalité des voies de la Ville-Neuve
Elle tient son nom de Saint Nicolas, saint patron des Lorrains, et le fait qu'elle menait à la ville de Saint-Nicolas-de-Port, lieu de pèlerinage avec sa Basilique dédiée à Saint-Nicolas. Initialement, partant partant de l'esplanade occupée aujourd'hui par la place Stanislas, elle comprenait le tracé des rues de Dominicains et du Pont-Mouja.
rue des sœurs Macarons
Cette partie de la rue de la Hache a été rebaptisée rue des Sœurs Macarons en hommage aux deux religieuses ayant habité au numéro 10 vers 1800, et qui sont à l'origine de la légende des Sœurs Macarons.
rue Lacordaire
Elle tient son nom d'Henri Lacordaire (1802-1861), prédicateur dominicain français du XIXe siècle. Au n°4 se trouvele couvent des Dominicains fondé en 1843.